Jeux dangereux... Un jeu de "Victime" ou "OUI, MAIS..."

Publié le par Le blog de Suzanne

Je vais aborder aujourd'hui un premier exemple de jeu auquel jouent les "Victimes".

Ce langage vous est  à présent familier. Si ce n'est pas le cas, reportez-vous à mes précédents articles.

Remarque préliminaire : les jeux sont souvents associés. Autrement dit, on ne joue pas qu'à un seul jeu, mais un jeu peut en précéder ou succéder à un autre. Les autres exemples suivront bientôt.

Le jeu du "OUI, MAIS..." :

 

Il s'agit d'un jeu extrêmement répandu.

L'accroche est souvent la suivante : votre interlocuteur arrive vers vous, la mine défaite, presque au bord des larmes, vous regarde avec des yeux de cocker. Si son langage "non verbal n'est pas suffisamment explicite, il pourrait  compléter, par exemple, de la manière suivante
"j'ai un méga-problème, je ne sais pas comment m'en sortir..." 

Le point faible : il cherche le "Sauveteur" qui sommeille en vous et votre souhait de rendre service, d'être utile à votre prochain, votre gentillesse naturelle, ou, pourquoi pas, votre côté Zorro...

La réponse automatique : est immédiate "
Raconte-moi ça..."

- Et votre interlocteur de vous raconter en long, en large et en travers, ce qui semble le préoccuper,
- Et le "Sauveteur" en vous de lui proposer des solutions : "Est-ce que tu as tenté de..."

- Et lui de répondre : "Non, je ne peux pas faire ça parce que..."
- "Alors pourquoi tu n'essaies de..."
- "Oui, mais... si je fais ça, tu imagines ce que..."

- "Alors peut-être que si tu t'efforçais de..."
-
"Tu te rends compte de ce que tu me dis, c'est carrément impossible..."

En bref, à tout ce que vous allez proposer, suggérer, votre interlocuteur va opposer des objections, la "Victime" qu'il était au départ, se muant progressivement en "Victime pleurnicharde", puis en "Victime persécutrice". Et l'échange peut durer ainsi, un certain temps...

 

Et voilà que le "coup de théatre" se profile à l'horizon lorsque lassé, le "Sauveteur" en vous se mue en "Persécuteur" : "Ecoute, je ne sais plus quoi te dire ou te proposer, alors débrouille-toi"

Et suit le moment de confusion, de gêne ou de stupeur : lorsque soit votre interlocuteur repart, comme il est venu, avec le regard de cocker et en plus les épaules basses, ou qu'il vous jette à la figure quelque chose comme :

"je savais bien que je ne pouvais pas compter sur toi..." (vive le "Persécuteur" !!!)

 

Bénéfice du jeu : je vous rappelle que dans la majeure partie des cas, les jeux psychologiques sont le produit de notre inconscient.
Ils ont pour but de valider des croyances que nous avons sur nous, la vie, les gens, notre entourage personnel ou professionnel...


Explication du jeu du "OUI, MAIS..." :

 

Les personnes qui jouent à ce jeu ne cherchent pas de solution à leurs problèmes. Ce qu'elles aiment et ce qu'elles veulent, C'EST SE PLAINDRE, SE VICTIMISER, ça fait tellement de bien...

Grâce à ce jeu, elles vont de plus chercher à valider, notamment les  croyances suivantes :

1° ma situation est tellement compliquée qu'il n'y a aucune solution,
2° je vais lui demander de l'aide, mais je sais que je n'ai rien à attendre de lui (ou d'elle), car il (elle) est nul(e),
3° personne ne peut rien pour moi,
4° je ne m'en sortirai jamais,
etc...

Les "Oui, mais..." sont aisément repérables, dans la mesure où ils viennent constamment rechercher une aide qu'au final ils rejettent. Après vous être fait piéger quelques fois, vous parviendrez à les identifier facilement.
Il ne s'agit de refuser toute forme d'appui aux personnes qui en ont vraiment besoin et qui sont prêtes à l'accepter. Toutefois, les vrais "Oui, mais..." sont redoutables, car ils épuisent des bataillons de sauveteurs, alors qu'ils ne cherchent qu'à les mettre en échec. Donc, une suggestion : "Fuyez-les" et surtout ne proposez aucune aide, puisque ce n'est pas ce qu'ils cherchent.

Proposez juste votre "qualité d'écoute" (et c'est déjà beaucoup !) et peut-être un "renforcement" du style "oui, c'est vrai que c'est compliqué".
Résultat ---> la fois suivante, ils iront chercher ailleurs et cesseront progressivement, à défaut de se victimiser,  de vous persécuter.

Il est vrai que leur estime pour vous n'en sortira pas renforcée, mais dites-vous que, de toutes façons, les solutions qui vous auriez pu proposer auraient été rejetées confirmant leurs croyances négatives sur vous (qui ressemblent à : ou bien tu m'aides, mais tes suggestions sont nulles, ou bien tu ne m'aide pas et tu es nul(le) par ton absence de suggestions).

Alors perdu pour perdu, autant ne pas ajouter une perte de votre temps et de votre énergie, tous deux si précieux...

En attendant la description du prochain jeu :

"REGARDE CE QUE TU M'AS FAIS FAIRE" qui est la suite logique de "OUI, MAIS..., je vais terminer cet article par l'illustration parfaite et humoristique de "OUI, MAIS..."


 

Publié dans Formation

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G
Votre blog est cohérent et sensé Suzanne concernant le jeu du Oui, mais... Je m'y retrouve facilement à travers vos propos. En effet, vivant ou ayant vécu avec un PN, j'affirme que l'on ne peut pas construire, difficile de prendre sa place, difficile de voir clair dans son jeu de dupe, difficile de dialoguer et le plus important difficile d'exister. Encore aujourd'hui, c'est le cas...!
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S
Merci pour votre retour. Difficile d'exister dites-vous, et pourtant vous vous exprimez et êtes conscient de ce qui se joue. N'est-ce pas le début de l'existence ?
S
Excellente remarque !! Le "Oui, mais...", n'est que le nom de ce jeu qui peut prendre des formes multiples.<br /> Dès l'instant où, face à des suggestions ou des propositions que nous formulons, nous nous confrontons à des objections, prudence... il y a de fortes probabilités pour que nous ayons à faire à un "oui, mais..." qui de toutes façons n'est pas intéressé par ce que nous pouvons dire ou suggérer.<br /> Je les repère également très vite et dès que l'objection arrive, je m'arrête de proposer et parfois, j'abonde même dans le sens de mon interlocuteur en lui disant "oui, tu as surement raison...", même si je ne pense pas ou ne ferais pas comme lui (ce qui est mon point de vue, à partir de mon cadre de référence) et là c'est radical, le jeu s'arrête... Certes, je prive la personne de son bénéfice négatif, mais je me soulage d'un importun...
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A
Salut Suzanne,<br /> <br /> Les fameux "oui mais", si nous y faisons attention combien de fois les utilisons nous dans notre vie quotidienne !<br /> <br /> Ayant été initiée à ces fameux "oui mais" dans le contexte de la vente (un client fourmille de "oui mais". Ex : "oui mais c'est trop cher","oui mais il n'y a pas de photos", "oui mais il n'y a pas de cd" etc...), j'y prête une attention particulière depuis quelques temps déjà. <br /> <br /> Je voulais te faire part d'une petite découverte issue des mes observations. <br /> <br /> J'ai trouvé un petit frère au "oui mais". Il s'agit du "non pas forcémment". <br /> <br /> Au départ, on pourrait croire que c'est son inverse mais en y regardant de plus prêt, on se rend compte que c'est bien exactement le même. <br /> <br /> Je m'explique. Le contexte est identique. Tu offre tes conseils, "tu pourrais essayer cela... cela te permettrait de..." et la réponse est sempiternellement : "non pas forcémment ! Il pourrait aussi arriver que... et que..."<br /> <br /> J'adore les subtilités de notre langue.<br /> <br /> A bientôt
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